
World Wide West
On habite la route pour habiter les signes d’un débordement. On y plante son ennui, remue la boue qui couvre notre désir d’extinction. Tout peuple son rebord de nos sommeils. Des images grises pour un paysage gris en dessous d’une lumière toujours identique à elle-même. L’artifice d’un motel vide en conjonction de l’artifice d’un ciel vide. On y cherche des brèches, mais il n’y a qu’un éternel grésillement de néons qui annonce des morts à venir. La foi demeure pure dans la croix et dans le dollar, dans leur surface lisse. On trace entre deux images d’une même résurrection, où toute valeur a disparu, un point de fuite, comme un infini pour se souvenir des peuples d’ombres qui se tenaient là entre le ciel et la terre. […]